Je vous invite à poursuivre mon trek dans le désert direction la montagne en Mauritanie.
Cette fois-ci, nous avons le rythme, nous ferons environ 20 km par jour.
Moi, le matin de 5h à 6h, je vais me balader sans trop m’éloigner du campement.
Je reviens à 6h, lorsque les chameliers se réveillent et font le feu qui va me réchauffer.
Si la nuit, je suis bien au chaud dans mon duvet, lorsque je sors marcher le matin, il fait frais, d’autant que je fais toujours un peu de yoga et le vent est bien présent.
MASSIF DE ZARGA
Pour le petit déjeuner, le fameux thé mauritanien, nous est servi.
Dans le désert les nomades boivent du thé vert dans de tous petits verres. Les mêmes feuilles de thé sont utilisées pour trois services à la suite. Le premier thé est très fort et peu sucré. Le second est assez fort et un peu plus sucré. Le troisième est léger et très sucré.
On dit que le premier thé est amer comme la vie, le second fort comme l’amour et le dernier doux comme la mort.
Après ce petit déj, on prend le départ pour notre méharée. Oui, car lorsque l’on effectuer un voyage dans le désert sans 4×4 cela s’appelle une méharée 🙂
Nous marchons trois heures environs pour traverser deux dépressions dunaires et atteindre une zone de reg. Notre pique-nique se passe sous les acacias aux épines impressionnantes.
Sahara
En fait, le Sahara n’est pas recouvert que de sable. Les dunes ne représentent que 20% de sa surface Les autres reliefs sont de grandes plaines caillouteuses, de grands plateaux et de grands massifs montagneux, comme le Hoggar en Algérie qui culmine à 3000 m d’altitude. Nous n’aurons pas de sommet durant ce trek et c’est très bien. Perso, je ne suis pas en quête de cîmes.
En fin de journée, nous approchons de Dakhlite Ould Mohamed Lemine. De là, on entrevoit la montagne de Zarga, la célèbre “montagne en Mauritanie bicolore” de l’Adrar.
Les Touaregs ne vivent pas dans les dunes, ils ne font que les traverser et c’est bien ce que nous ferons.
Etablir un campement dans les dunes n’est pas bon car le vent les soulève en permanence et rend la vie des nomades et des animaux impossibles dans ces conditions. Mais pour nous, visiteurs éphémère, les dunes sont de toute beauté.
A chaque heure du jour, elles changent de couleur : roses le matin au lever du soleil, blanches à midi lorsque le soleil est au zénith, oranges et dorées le soir. Tous ces massifs s’appellent des ergs.
PANORAMA À 360° AU SOMMET DE LA MONTAGNE DE ZARGA
Encore une vingtaine de kilomètres aujourd’hui. Une matinée pour sortir du reg et démarrer l’ascension de la montagne de Zarga.
On oscille entre le noir des roches et le jaune rouge du sable. C’est vraiment superbe.
Dans les dunes, on se dirige et retrouve son chemin grâce au vent qui souffle toujours dans la même direction. Il faut se repérer par rapport à l’étoile que les Touaregs appellent Tarlemt (la chamelle blanche) qui n’est autre que l’étoile d’Orion.
Attention, cette étoile disparaît le soir vers 22h.
Dans notre groupe, nous avons deux fantastiques photographes qui s’amusent à faire de fabuleuses photos du ciel étoile, c’est magique.
Le bivouac du soir se fera près de Dkhali-Lemeizin, situé au pied d’un autre massif rocheux.
Plateaux rocheux et oasis de Farès
Encore une montagne en Mauritanie à gravir aujourd’hui. Celle de Dkhali-lemeizin.
Puis retour dans le roi désert sur le plateau qui nous mène à l’oasis de Farès.
C’est incroyable, on marche sans rien voir et d’un coup, la dune plonge et laisse appraître un canyon avec une oasis luxuriante.
Cette fois, les montagnes de Mauritanie sont derrière nous et nous bivouaquons dans un canyon idéal pour le paturage des dromadaires.
Joseph Peyré dans l’escadron blanc décrivait les immenses espaces du désert, les nuits passées sous les étoiles et les hommes voilés, guerriers des sables, je m’y retrouve parfaitement et c’est un rêve éveillé duquel je n’ai pas vraiment envie de sortir.
La suite dans le prochain article, fin des montagnes, début des oasis.
