Kanazawa

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Entre geishas, samouraïs et éclats de feuille d’or : go to Kanazawa.

Après Tokyo, direction Kanazawa, la “petite Kyoto” du nord du Japon, nichée entre mer et montagnes. Moins connue que la capitale ou Kyoto, elle cache pourtant des trésors incroyables : quartiers historiques, artisanat raffiné, jardins somptueux… et même des desserts recouverts de feuille d’or (parce que quitte à être fancy, autant y aller à fond).

Le quartier des geishas : ruelles figées dans le temps

Notre découverte a commencé par le quartier des geishas, Higashi Chaya-gai, l’un des mieux conservés du Japon. Ici, les ruelles pavées, les maisons en bois sombre et les lanternes rouges créent une atmosphère hors du temps. On imagine presque les clients de l’époque franchir les portes coulissantes pour assister à un spectacle de musique et de danse.

Aujourd’hui, plusieurs maisons sont ouvertes à la visite. On y découvre les tatamis impeccables, les instruments de musique traditionnels et même des expositions sur le quotidien des geishas. Ma mère, fascinée, a multiplié les photos, moi je me demande comment ces femmes parvenaient à marcher gracieusement avec un obi serré autour de la taille.

Le quartier des samouraïs : la rigueur et l’élégance

À quelques pas de là, changement d’ambiance : Nagamachi, le quartier des samouraïs. Ses murs de terre, ses canaux et ses demeures sobrement élégantes racontent une autre facette de l’histoire japonaise. Nous avons visité une ancienne résidence de samouraï, avec ses armures exposées et son jardin intérieur parfaitement taillé.

Anthony, lui, s’est imaginé en guerrier prêt à défendre son clan. Moi ? Je dois avouer que je voyais surtout le côté pratique : pas sûre que le port d’une armure en plein été soit une bonne idée.

L’or à croquer : desserts scintillants et artisanat raffiné

Impossible d’évoquer Kanazawa sans parler de son or. La ville est en effet la capitale japonaise de la feuille d’or : plus de 90 % de la production nationale vient d’ici.

Nous avons goûté une spécialité improbable mais irrésistible : des coupes de fruits recouvertes de feuille d’or. Est-ce que cela change le goût ? Non. Est-ce que cela donne l’impression d’être un empereur le temps d’un dessert ? Absolument.

L’or ne se mange pas seulement : il se décline aussi dans les cosmétiques, les cartes postales, les papiers buvard (oui, même ça), les carillons, et les céramiques. Bref, à Kanazawa, tout peut briller – même votre routine beauté.

Le château de Kanazawa : élégance féodale

Au cœur de la ville se dresse le château de Kanazawa, reconstruit plusieurs fois après incendies et séismes. Son architecture imposante mêle bois, pierre et tuiles blanches. Depuis les remparts, on profite d’une belle vue sur les jardins et les toits de la ville.

Ce qui m’a marquée, ce sont surtout les vastes salles vides à l’intérieur : dépouillées, elles mettent en valeur la pureté des lignes et la sobriété du style japonais. Ma tante a trouvé que cela faisait “un peu trop vide”, mais c’est justement cette simplicité qui reflète l’esprit samouraï.

Le jardin Kenroku-en : l’un des plus beaux du Japon

Juste à côté du château, le Kenroku-en est considéré comme l’un des trois plus beaux jardins paysagers du Japon. Et à juste titre ! Créé par le clan Maeda au XVIIe siècle, il réunit les six caractéristiques idéales d’un jardin : espace, tranquillité, artifice, antiquité, eau et vues panoramiques.

En pratique, cela donne :

Des étangs miroitants où nagent des carpes paresseuses, Des ponts de pierre élégants, Des lanternes en granit iconiques (dont la fameuse Kotojitoro, avec ses deux pieds plongeant dans l’eau), Et une végétation luxuriante qui change au fil des saisons.

Nous avons flâné entre érables, pins taillés avec une précision chirurgicale et collines miniatures. Anthony a pris au moins 300 photos de mousse (oui, la mousse mérite une galerie photo).

Les omurice : l’art du réconfort à la japonaise

Kanazawa, ce fut aussi l’occasion de découvrir une autre merveille de la gastronomie japonaise : l’omurice. Ce plat, contraction de “omelette” et “rice”, est simple mais terriblement réconfortant. Imaginez du riz sauté avec du ketchup, enveloppé dans une fine omelette moelleuse, souvent nappée d’une sauce brune.

Au premier abord, ma mère était sceptique (“du ketchup dans du riz ? vraiment ?”). Mais après la première bouchée, elle a décrété que c’était “le plat qu’il fallait inventer en Europe”. Verdict unanime : adopté.

Le tanuki : gardien jovial des foyers

En se promenant dans Kanazawa, nous avons remarqué ces drôles de statues devant presque toutes les maisons et commerces : de petits animaux dodus avec un chapeau de paille, une gourde et… un ventre proéminent.

C’est le tanuki, un animal du folklore japonais, inspiré du chien viverrin (un cousin du raton laveur). Dans la culture japonaise, il est symbole de chance, de prospérité et de bonne humeur. On dit qu’il attire les clients et éloigne les soucis.

Avec son air jovial et ses grands yeux malicieux, le tanuki est un peu le porte-bonheur rigolo du quotidien.

Kanazawa : une ville entre histoire et modernité

En quelques jours à Kanazawa, nous avons voyagé dans le temps : des élégantes geishas aux redoutables samouraïs, en passant par les seigneurs du château et les artisans d’or. Nous avons goûté à l’éclat luxueux de la feuille d’or et à la simplicité réconfortante de l’omurice.

Et surtout, nous avons appris que même une petite statue bedonnante pouvait être un symbole puissant de bonheur et de prospérité.

Kanazawa est une ville qui brille (parfois littéralement), mais qui sait aussi émouvoir par son histoire, ses jardins et son artisanat. Une étape à ne pas manquer lors d’un voyage au Japon.

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