Uzupis, la république indépendante des artistes (et des chats)
J’ai visité une république libre, humaniste, poétique… et légèrement allumée. Et non, ce n’était pas un rêve bizarre, c’était Uzupis, un quartier de Vilnius en Lituanie qui a décidé en 1998 de faire sécession d’avec l’ennui, la bureaucratie et les mauvaises vibes.
Bienvenue dans la République d’Uzupis, où le parlement est un bar (le « barlement »), où les chiens ont des droits et où même les intelligences artificielles ont leur place dans la Constitution. Oui oui, tout est vrai.
Un État fondé un 1er avril (ça pose les bases)
C’est le 1er avril 1998, que quelques artistes lituaniens – dont Romas Lileikis et Tomas Čepaitis – ont déclaré l’indépendance d’Uzupis, autrefois quartier mal famé, aujourd’hui temple de la liberté artistique. Ils ont instauré une constitution, un drapeau, une armée (de 12 soldats, très tranquilles), une monnaie locale, un hymne… et tout un tas de joyeusetés qui feraient pâlir les diplomates les plus rigides.
👉 Fun fact : Uzupis est officiellement jumelée avec la République de Montmartre, autre bastion d’artistes déjantés. Ce genre d’info me donne envie d’ouvrir mon propre État dans mon jardin.
La Constitution la plus touchante (et drôle) que j’aie jamais lue

C’est probablement l’élément le plus célèbre d’Uzupis : la Constitution, gravée sur des plaques en miroir et exposée sur un mur de la rue Paupio, juste à côté du café Uzupio Picerija. On peut la lire dans plus de 50 langues, y compris en latin (version bénie par le pape François himself en 2018 !).
Et cette Constitution, elle est tout sauf classique. Elle donne la parole aux chats, protège le droit à la paresse, encourage à ne rien comprendre du tout… et c’est génial. Voici quelques extraits de ses 41 articles :
- L’Homme a le droit de faire des erreurs
- Le chat a le droit de ne pas aimer son maître mais doit le soutenir dans les moments difficiles
- L’Homme a le droit d’être heureux
- L’Homme a le droit de ne pas avoir peur
- Toute intelligence artificielle a le droit de croire en la bonne volonté de l’humanité (signé en 2019 par un ministre… et un robot)
👉 plus d’infos ici : visitworldheritage.com – Uzupis
À Uzupis, le parlement est un bar. Les discussions sont parfois profondes, souvent absurdes, mais toujours joyeusement décalées. Et si tu visites Uzupis un 1er avril, jour de la fête nationale, tu pourras faire tamponner ton passeport à la frontière, participer à des défilés déjantés et peut-être même devenir citoyen.ne d’honneur de cette république pas comme les autres.
Un quartier arty à l’âme libre
Plus qu’un coup de pub touristique, Uzupis est un véritable laboratoire artistique à ciel ouvert. On y trouve des galeries, des ateliers, des sculptures dans tous les coins (même les plus inattendus), des graffitis philosophiques, et l’Ange d’Uzupis, la statue emblématique du quartier, trompette levée vers le ciel.
Petit rappel historique rigolo : avant cet ange, une sculpture en forme… d’œuf géant trônait sur la place. Œuf = renaissance. CQFD.
Et moi, là-dedans ?
Uzupis m’a retourné le cœur. C’est rare de visiter un endroit où la liberté n’est pas un slogan politique mais un art de vivre, où l’humour est institutionnalisé et où chaque coin de rue te rappelle que tu peux être qui tu veux – y compris un chat incompris ou un robot en quête d’amour.
👉 Pour un autre coin du monde un peu fou, je t’invite à lire aussi mon article sur Las Vegas
Alors, prêt.e à devenir citoyen.ne d’Uzupis ? Je te préviens : une fois que tu y as mis les pieds, tu regardes ton propre quartier autrement… et t’as soudain envie de rédiger une constitution pour ton salon.