Une meilleure version de soi-même

Carnets Humeur

Devenir une meilleure version de soi-même ? Très peu pour moi.

« Devenir une meilleure version de soi-même ». Ah, cette expression ! On la croise partout. Dans les bouquins de développement personnel, les podcasts de coachs en énergie cosmique et jusque sur les murs des toilettes de certains cafés (je vous jure). Une petite phrase anodine en apparence, qui sent bon le smoothie kale-banane et les to-do lists coloriées… sauf qu’à bien y regarder, elle pue un peu l’injonction bien planquée.

Et puis un jour, je tombe sur ce post de @laplumeeffrontee (Instagram, ce temple de la sagesse moderne), qui m’a fait hurler de rire et réfléchir tout autant :

« Meilleure version, mes fesses ! »

Voilà. C’était dit. Et bam.

Parce qu’au fond, qu’est-ce qu’elle sous-entend cette histoire de meilleure version ? Qu’on serait une espèce de logiciel bancal qu’il faudrait corriger, patcher, upgrader ? Comme si nos failles, nos bugs et nos lenteurs étaient des anomalies honteuses à éliminer. Moi je dis : et si on apprenait déjà à vivre avec la version actuelle de nous-même, hein ? Celle qui rame parfois, qui bugge souvent, mais qui a le mérite d’être terriblement… humaine.

Une vie riche… en imperfections (et c’est très bien comme ça)

Je ne suis pas née pour être une mise à jour constante. Je suis née pour vivre, pour me planter, pour apprendre, pour me relever (tomber 7 fois, se relever 8…) parfois à reculons et surtout pour ressentir. Mon parcours, c’est un foutoir magnifique. J’ai vadrouillé dans plus de 80 pays, j’ai vu la poussière d’Oulan-Bator, j’ai pédalé sur les routes du monde, j’ai ri, pleuré, aimé, chuté. Et jamais je ne me suis dit : « Allez, on se refait une version 2.0 avec plus de performance émotionnelle et moins de faille critique. »

Jamais.

Je suis cette version-là. Celle qui a appris à dire « non », à faire demi-tour quand c’est trop, à pleurer sans se cacher, à rire sans retenue. Celle qui a compris que le silence peut être une réponse, que la douceur peut être une force et que l’intelligence ne se mesure ni en diplômes ni en followers.

Pas une course. Pas une échelle.

J’ai toujours détesté la compétition. Courir pour être la première ? Ah non merci, pas pour moi. La performance ? Hum hum, non plus. Perso, je préfère mille fois apprendre auprès de ceux qui m’élèvent sans m’écraser, partager des conversations qui nourrissent plutôt que des jugements qui cloisonnent.

Je ne veux pas être meilleure dans le sens où le monde l’entend : plus rapide, plus productive, plus rentable. Je veux être plus vivante, plus consciente, plus ancrée dans ce que je suis vraiment. Pas pour monter sur une quelconque marche du podium, mais pour me sentir à ma place, en moi, avec moi.

La mise à nu avant la mise à jour

Avant de devenir la meilleure version de moi, je veux déjà être vraiment moi. La mise à nu avant la mise à jour, c’est ce qu’elle dit.

Prendre le temps de me connaître, de comprendre mes schémas, de mettre un nom sur mes douleurs, de regarder mes élans. Et peut-être alors, oui, peut-être, évoluer. Grandir. Non pas pour répondre à une norme ou entrer dans une case dorée (j’ai toujours répondu à ceux qui me demandaient de rentrer dans le moule, que les moules c’était pour les tartes ! ), mais pour incarner, encore un peu plus, celle que je suis déjà.

Et tu sais quoi ? Je l’aime bien, cette version cabossée de moi. Elle est faite de craquements, de silences, de pas de côté. Elle ne brille pas toujours, mais elle est vraie. Et dans ce monde de paillettes, c’est déjà une lumière. Je serai toujours un soleil, c’est un surnom que l’on me donne partout où je vais et je commence à le comprendre.

En fait, Je ne suis pas une version à améliorer. Je suis une histoire à raconter.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *