La loterie des chats : bienvenue à Cookie
Je crois qu’il y a des hasards qui n’en sont pas. Des signes, des rendez-vous manqués qui finissent par se retrouver. Et parfois… ça miaule.
Retour du Japon (ou comment tomber sur un chat quand on voulait juste se reposer)
On venait tout juste de rentrer du Japon. J’étais épuisée, vraiment épuisée, du genre à vouloir fusionner avec mon oreiller pendant une semaine. Mais en famille on est allé se promener. Enfin c’était surtout pour promener Sandro, le chien de mon papa.
Une petite balade près de chez nous, une forêt tranquille, un étang, un coin de campagne paisible… jusqu’à ce miaou désespéré qui a transpercé le silence. Un cri minuscule, fragile, qui m’a instantanément retourné le cœur.
J’ai pensé au pire (je dramatise, certes, mais quand même) : des chatons abandonnés, peut-être dans un sac, prêts à être noyés… Ce genre d’histoire qui te hante pendant des jours.
Je n’avais ni la force physique ni la force mentale d’aller voir. Alors j’ai dit à Antho : “S’il te plaît, va voir.”
Quelques instants plus tard, il revenait avec dans les yeux ce regard qu’on reconnaît tous : celui du “on est foutus, y’a un chaton”.
Un petit chat noir, tout seul, qui s’est jeté sur lui comme s’il venait de retrouver sa maison. Pas de sac, pas d’autres chats, pas d’humains dans les parages. Juste ce petit être-là.
On ne l’a pas touché. On s’est dit que sa mère reviendrait peut-être. Mais le soir, en rentrant, j’avais déjà ce poids au ventre…
Le lendemain, le destin a couru (littéralement)
Le lendemain midi, Antho est parti courir.
Et où est-il passé ? Exactement au même endroit.
Qu’a-t-il trouvé ? Exactement : le chaton.
Que s’est-il passé ? Le chat l’a suivi. Jusqu’à la maison.
CQFD : nous venions d’être adoptés.
“Je ne veux pas d’un autre chat !” (spoiler : si, si, tu vas en avoir un)
J’ai tenu bon deux jours.
Deux jours à dire non, à expliquer que non, j’ai déjà un chat, Peppone, un amour de chat sauvé lui aussi, mais qui vit chez ma mère parce qu’il déteste notre nouvelle maison.
Deux jours à dire que j’ai trop de boulot, trop de peine, trop de choses à gérer, une vie toute chamboulée par des choix pas toujours bien faits, trop de tout.
Mais le troisième jour, j’ai craqué.
Le chaton dormait dans la cabane à bois, il venait jouer près d’Antho pendant qu’il bricolait, et j’ai entendu cette phrase fatale :
“Promis, demain, je l’emmène à la SPA.”
Ah non. Pas question.
Je me suis levée, j’ai dit :
“Absolument pas. Prends rendez-vous chez le véto.”
Et voilà. Boum.
Un nouveau chat dans la famille.
Bienvenue Cookie.
Et puisque la vie est ironique, Peppone est revenu
Autant te dire que l’arrivée de Cookie m’a bousculée. Mais si Cookie restait, alors Peppone devait revenir.
Parce qu’on n’abandonne pas un chat, encore moins le sien.
J’ai donc fait le trajet pour aller le chercher.
Les deux se sont observés, reniflés, grognés, soufflés dessus (classique).
Et puis, doucement, les choses se sont apaisées.
Peppone l’explorateur
J’ai voulu lui laisser le temps.
Alors, les premiers jours, Peppone est sorti en laisse, pendant que Cookie gambadait dans le jardin avec l’assurance d’un chat qui a signé le bail du terrain.
Quand j’ai vu Peppone prêt à explorer, je lui ai mis un collier GPS.
Il a fait… 8 km dans la journée. Comme d’habitude…
Quatre d’un côté, jusqu’à la forêt et l’étang.
Quatre de l’autre, en traversant la voie ferrée, les routes, les jardins des voisins, les chiens et les autres chats.
J’ai cru que je n’allais jamais le revoir. Puis j’ai vu le GPS ne plus bouger. Bien sûr, j’ai pensé au pire. Je suis allée voir. Et j’ai vu Peppone sur le bord de la route. Quand il m’a aperçu il s’est mis à courrir vers moi en miaulant. Il me racontait tout ce que qu’il avait exploré. Un calin et puis non il ne voulais pas rester dans mes bras. Et c’était mieux ainsi. On est rentré, lui me suivant, jusqu’à la maison et le terrain était ainsi quadrillé.
Il est resté prostré deux jours et ça m’a fendu le coeur.
La révolution : une chatière électronique
C’est un petit détail, mais un détail qui a tout changé.
On a installé une chatière électronique reliée à leur puce.
Depuis, Peppone sort et rentre à sa guise. Il fait de petites balades, reste dans le jardin, profite du soleil.
Il joue avec Cookie. Ils se suivent, ils s’imitent, ils dorment sur les mêmes canapés ou les mêmes lits. Pas collés faut pas exagérer.
Et moi, je regarde tout ça en me disant : bon ben fini la vie d’aventures. Tout me pousse à devenir sédentaire et poser les valises pour un bout de temps.
Loterie des chats, ou comment la vie décide pour nous
Je n’avais pas prévu Cookie.
Je ne voulais plus d’animaux, plus de responsabilités, plus d’attache.
Et pourtant, c’est ce petit chat noir, trouvé au hasard d’une promenade, qui m’a obligée à rentrer à nouveau dans la douceur du quotidien.
Je l’appelle ma loterie des chats.
Parce que, vraiment, tomber sur un chat noir tout seul dans la forêt… c’est un tirage gagnant.
Si toi aussi tu as un chat tombé du ciel (ou trouvé dans un fossé), viens me raconter ton histoire dans les commentaires.

