Les Rencontres Internationales de la Photographie à Arles

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Bonjour,

A la fin de l’été, j’ai effectué mon pèlerinage annuel pour aller aux R.I.P., Les Rencontres Internationales de la Photographie. Je vous raconte tout cela.

Ah, Arles ! Oh, les expos photos !
Arles, c’est une ville superbe, enfin, c’est mon avis, et je prends toujours un immense plaisir à redécouvrir la ville durant les rencontres de la photographie.

En effet, chaque année de juillet à septembre, depuis 1969, des expositions essentiellement inédites sont mises en avant dans tous les lieux de la ville.

Quand je dis tous les lieux, c’est vraiment partout. Et ça, c’est super. Eh oui, vous vous baladez en ville, en quête des lieux d’expositions, indiqués par leurs grandes affiches avec leur numéro et bim, vous rentrez dans une ancienne église, boum, vous êtes chez Actes Sud, bam, vous êtes dans un superbe cloître.

C’est un festival de découvertes tant dans les sujets traités que dans les lieux visités.

J’aime ce mélange : dans des lieux historiques, voir des photos bien actuelles. J’avais beaucoup aimé lors d’une précédente édition, la gigantesque photo de Mick Jagger tel le Christ sur la croix, exposé dans une ancienne église. ça envoie du bois, non ?

Chaque année, il y a un thème et une affiche spécifique. J’ai beaucoup aimé toute la série d’affiches avec les animaux (#passionbestiaux) mais, cette année, le pompiste américain était pas mal. Je n’aime pas trop le fait que les images soient à l’envers depuis quelques années, m’enfin bon…

Du coup, cette année les thèmes étaient, Latina! l’Amérique latine et la Colombie. On se prépare à voir des cartels et des trucs pas trop cool. De toutes façons, la photo reporter, ce n’est pas que pour montrer les jolis paysages et les animaux, c’est une exposition de ce qui se passe et de la vie réelle dans le monde.

Et puis, on découvre la vie là-bas, la pulsion urbaine, la joie de vivre et toutes ses personnalités.

L’expérience du territoire qui nous propose de la street photographie, des voyages en train, de la poésie profonde avec Kate Barry, la fille aînée de Jane Birkin, disparue fin 2013. J’ai beaucoup aimé ses clichés. Profonds, solitaires, remplis de spleen, désolés.

Je ne sais pas vraiment comment vous rendre mon appréciation de cette exposition-là. Elle était un simple regard sur l’abandon, la solitude, le vide que l’on trouve partout. Dans un monde surconnecté, surpeuplé où l’on est seul, toujours. Même la nature doit redoubler de force pour survivre et s’imposer et les photos m’ont beaucoup marquée.

Troisième thème, les Désordres du monde. Alors là, beaucoup d’ humour et d’histoire avec Niels Ackermann et Sébastien Gobert qui ont pisté Lénine et surtout, toutes ses statues qui ont été déboulonnées et descendues de leur piédestal.

Nouveau lieu d’expostion pour moi, la magnifique abbaye de Montmajour où on trouve les expositions de Kate Barry et Audrey Tautou. Si j’ai beaucoup aimé l’œil de Kate Barry pour ses clichés, je n’ai pas du tout accroché aux photos d’Audrey Tautou.
Elle nous propose des polaroids de tous les journalistes rencontrés lors de sa promotion pour quelques films, inscrivant la date, le nom du journaliste, le nom du film et le lieu sur chaque pola. Mouais, c’est un peu ce que toute personne qui commence à faire de la photo fait, non ?

On fait tous une accumulation de clichés pour faire une série. Photographier toutes les personnes à côté de qui on s’assoit pendant un mois, un an. Bref, je n’ai pas aimé ce travail-là et encore moins le narcissisme proposé dans la deuxième partie de son exposition, où le descriptif ajoute, répète et redit, une photo de Audrey Tautou, avec elle, pensée par elle, photographiée par elle, elle-même en sujet, elle-même au maquillage, à l’habillage, à la lumière, au montage, aux effets, etc… Bonjour le melon ! Les clichés ne sont ni plus ni moins, selon moi, que des clichés de blogueuse mode dont l’ego est surdimensionné. Pour moi, c’était inintéressant et pas du tout artistique.

On comprend, une nouvelle fois, qu’il faut connaître les bonnes personnes pour être exposé et non pas seulement avoir un quelconque talent.

Une exposition très marquante pour finir mon récit, celle dans les superbes ateliers SNCF.

A leurs côtés, se monte à vitesse grand V la Fondation LUMA, le projet signé Frank Gehry, de la mécène suisse Maja Hoffmann.

Je vous montre une photo de la maquette du projet. Ces tours biscornues seront de superbes appartements dont le prix, gloups, fait très peur. C’est un peu gruau dans la beauté de Arles, mais ce ne sont que mes goûts…

Egalement, dans les ateliers SNCF très habilement réhabilités, une exposition choc sur Monsanto Bayer et ses produits criminels. Elle marque bien les esprits… j’espère qu’elle permettra une prise de conscience et entraînera un boycott par les personnes découvrant cette exposition… Elles pourront ainsi témoigner des ravages causés par ces marchands de mort autour d’elles.

En tout cas, cela m’a permis de convaincre ma mère de manger plus sainement et localement, et bio et bon, d’aller chez les fermiers à côté de chez nous, de trouver une AMAP, de cuisiner, de ne plus acheter dans les grandes surfaces.

De prendre des poules dans le jardin et penser à cultiver son potager, après le récupérateur d’eau et le compost, c’est une nouvelle vie pour ma mère.

Cela me met en joie de voir que mes parents, car mon père, lui, est plutôt pas mal dans le peu de déchets et il a un joli potager bien achalandé, prennent conscience des poisons qui sont dans les aliments qu’on nous vend et de tout le kk qu’il y a dans tous les produits que l’on peut acheter.

Il y a encore beaucoup à faire, et je ne suis pas zéro déchet non plus, mais je fais tout ce que je peux pour aider la planète comme je peux. (Oui, je prends l’avion et ce n’est pas bien, mais je fais mon possible pour la planète… de toutes façons, il y a toujours plus à faire). Enfin, là n’est pas le débat, reprenons Arles et nos expos.

Tellement marquée par les images Monsanto, je n’ai pas pu en faire de captures, non, vraiment trop dur.

Mais, partageant le hangar d’expo, il y avait aussi l’utopie des maisons pavillonnaires. Tout le monde dans la même maison, la même chose pour tout le monde. On a l’impression d’être dans ma sorcière bien aimée, c’est un peu flippant.

Et en même temps, si personne n’envie l’autre, les choses sont plus simples.

Se satisfaire de ce que l’on a et ne pas vouloir plus.

Zéro déchet, minimalisme, on y revient toujours !

Sortons de là et promenons nous dans Arles, le long du Rhône, dans ses rues étroites et sinueuses, et hop, au détour d’une rue, une arlésienne.

Le soleil semble toujours présent dans cette ville, du moins, j’ai la chance de ne la visiter que quelques jours par an, depuis bientôt 10 ans et ce, toujours sous le soleil et sans moustique. C’est important de le signaler, car ils sont coriaces dans le coin.

Alors je déambule, sur la place des restaurants, je prends un café au Van Gogh et je l’image là, en train de peindre ce dernier.

Je visite l’espace Van Gogh, cet asile de fous où il fut enfermé et où l’on imagine tant de souffrances entre ces murs, et je regarde les magnifiques parterres de fleurs colorées.

Une affiche des RIP, un numéro, je tends mon pass et je découvre d’autres arlésiennes, en exposition cette fois.

Les tenues des femmes d’antan sont tellement belles ! Je me dis que, moi aussi, au retour de notre grande balade, j’aimerais être vêtue aussi gracieusement qu’à cette époque.

Quand je sors de l’expo et que je me vois en short avec ma chemise et que je vois tout le monde vêtu de jean, de débardeurs, de claquettes, je me dis qu’on a perdu quelque chose dans la classe, l’élégance et la prestance des tenues d’autrefois.

Encore une fois, c’est un autre débat. Vous le voyez, Arles m’inspire, m’interroge et me plaît.

Encore deux expos, et je vous laisse tranquille.

La première, sur la Californie, parce que j’aime beaucoup cet Etat des Etats-Unis, l’Etat doré, toujours inondé par le soleil, avec ses palmiers emblématiques.

Donc, forcément, une expo dont le photographe s’amuse à photographier tous les palmiers qu’il rencontre là-bas, ça me plaît.

La seconde, qui m’a amusée, c’est celle présentant les planches d’un herbier.

Il faut que je vous dise qu’il ne s’agit pas là d’un herbier classique.

Non. Il s’agit d’un herbier fait des fausses plantes que l’on voit dans les vitrines.

Ainsi, nous pouvions lire : tige de bambou, plastique, Boutique Zara.

 

C’était tellement drôle, j’ai adoré le concept. Du coup, j’ai tout détaillé et j’ai bien rigolé, toute seule devant ces planches de fleurs en plastique.

Je ne peux pas finir de vous parler de Arles, sans vous parler de mon idole : Jules.

Oui, Jules César. Il est partout pour moi à Arles !

Même en graffiti, collage sur les murs de la ville. Et il est surtout au musée Arles Antique. Le buste de César qui a été retrouvé dans le Rhône est une pure merveille.

Je peux rester des heures devant lui et le photographier sous tous les angles pour essayer de l’emmener avec moi ; il est trop beau !

Voilà, je vous laisse et je compte sur vous pour aller aux RIP l’an prochain, en 2018, car moi, je ne pourrai pas…

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